Quoi de plus rassurant pour un futur ingénieur que de se projeter sur un marché qui connait un taux de croissance de 2340 % en dix ans (de 2005 à 2015). En effet, le marché de l’énergie solaire photovoltaïque (PV) au Canada est en plein essor et continuera à se développer sur les prochaines décennies, malgré son coût encore prohibitif en 2017. En quoi consiste le travail d’un ingénieur photovoltaïque? Quels diplômes viser pour occuper ce poste? Mais avant de se plonger dans cet univers, un peu de terminologie…
Démystification des termes du secteur solaire
Depuis toujours, le soleil est une source d’énergie dite passive, qui permet de chauffer différents espaces de vie sans aucun équipement. La tendance actuelle étant aux énergies renouvelables, les ingénieurs s’efforcent d’utiliser le soleil comme une source d’énergie active en ayant recours à du matériel pour convertir ce rayonnement soit en chaleur (énergie solaire thermique) soit en électricité (énergie solaire photovoltaïque). Consommée immédiatement, stockable dans des batteries ou intégrée au réseau électrique, cette source d’énergie présente l’avantage d’être propre (pas de polluant), respectueuse de la faune – notamment des oiseaux migrateurs contrairement à l’éolien – et de la planète – on déplore, malgré tout, des émissions de gaz à effet de serre dans l’assemblage des cellules photovoltaïques.
L’énergie solaire est donc promue à un fabuleux essor, notamment dans les régions éloignées et froides, mais reste très dépendante des politiques incitatives pour pallier le coût de production élevé (23 cents par kWh en 2016). Ainsi, il n’est pas étonnant que l’Ontario, qui offre le programme de tarifs de rachat garantis le plus élevé, représente 98 % de la capacité solaire au Canada.
Du soleil dans son quotidien
Qu’il s’investisse auprès d’un fabricant de panneaux solaires, d’un bureau d’études en conception de bâtiments écologiques ou encore d’une entreprise de maintenance, l’ingénieur photovoltaïque aura toujours pour but de réduire la facture d’électricité et l’empreinte carbone de son client (particulier, entreprise, collectivité, ferme…) en lui offrant le meilleur système d’énergie solaire qui soit. Son travail s’articulera autour des tâches suivantes : évaluation de l’efficacité énergétique du client; conception d’un système solaire (exemple : système de chauffage solaire, système de chauffe-eau solaire) en tenant compte des exigences et des contraintes liées à la structure, au climat local ou encore à la technologie solaire; sélection des composants; conception du système et des points de connexion mécaniques et électriques; rédaction de rapports et de demandes spécifiques telles que des permis de construire; analyse du site… L’ingénieur PV sera, bien souvent, amené à travailler au sein d’une équipe multidisciplinaire, d’où l’importance d’avoir une certaine expertise en construction et en thermique du bâtiment, de bonnes aptitudes en informatique et en conception assistée par ordinateur ainsi que de réelles compétences rédactionnelles. Ces postes sont confiés, dans 75 % des cas, à des diplômés détenant au minimum un baccalauréat – ou un master (7 %) – en électricité, en mécanique avec idéalement une option en énergies renouvelables ou en énergie solaire. Quant aux salaires, d’après une étude menée par Éco Canada, l’ingénieur en énergie va débuter en moyenne à plus de 80 000 $/an et pourra atteindre jusqu’à 150 000 $ après plusieurs années d’expérience.
Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nier que les possibilités offertes par le soleil sont importantes, comme le pensait déjà Henri Le Saux, il y a quelques décennies, lorsqu’il déclara : « Le soleil ne se lève que pour celui qui va à sa rencontre. »
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