Comment faciliter l’entrepreneuriat chez les ingénieurs?

Quasiment inexistant il y a quelques décennies, l’enseignement de l’entrepreneuriat dans les universités se développe de façon exponentielle. Alors qu’aux États-Unis en 1970, on n’en dénombrait que 16 à offrir un tel cours, elles sont, 35 ans plus tard, près de 1 600. On peut alors se demander si l’ingénieur est fait pour l’entrepreneuriat. Comment le sensibiliser à cette option et le soutenir dans les différentes étapes qui l’attendent?

Ingénieur, le profil idéal pour entreprendre?

L’ingénieur présente assurément des qualités et des aptitudes qui font de lui un candidat intéressant pour l’entrepreneuriat. Il possède généralement une pensée structurée et cartésienne qui lui permet de faire face à l’inconnu, de résoudre des problèmes, de trouver des solutions à des besoins réels, de développer de grands projets empreints d’innovation, de créativité et de technologie. Quant à l’idée, elle peut germer depuis quelque temps dans votre tête d’étudiant, apparaître soudainement à la suite d’un cours avec un professeur qui vous entretient de ses travaux de R&D ou encore émerger alors que vous êtes en poste. Conscientes que trop peu d’ingénieurs sont propriétaires de l’entreprise (6 % au Québec), les universités offrent de plus en plus des cours, des séminaires ou encore des ateliers sur l’entrepreneuriat afin de sensibiliser leurs étudiants à cette autre façon d’exercer leurs compétences.

La création, un parcours du combattant

Vous trouvez votre idée géniale, innovante, utile… est-ce suffisant pour se lancer? Beaucoup d’étapes sont à valider avant de faire le grand pas en toute sérénité et en toute sécurité. En voici les principales : valider l’idée, analyser le potentiel du marché, étudier la concurrence directe et indirecte, cerner les avantages compétitif de votre produit, établir un plan d’affaires, rechercher des financements, tisser un réseau relationnel voire former une équipe compétente, entamer les démarchées liées à la propriété intellectuelle (brevet, marque), trouver un nom et un logo pour la société, choisir la meilleure forme juridique, créer un site Internet, souscrire à une assurance. Autrement dit, n’est pas entrepreneur qui veut!

Obstacles et soutien

Bien souvent les ingénieurs vont se concentrer sur le développement et la conception au détriment de la mise à l’échelle et de la commercialisation. Près de 90 % des nouvelles entreprises technologiques éprouvent des difficultés à vendre le produit : il ne répond pas à la demande, son marché est trop petit. De plus, les ingénieurs manquent souvent de temps, de fonds et de compétences en gestion. C’est pourquoi certaines écoles et universités ont développé  des structures d’accompagnement, autant pour les étudiants que pour les ingénieurs en poste, telles que le Center for Entrepreneurship and Engineering Design (Université d’Ottawa), les Centres d’entrepreneuriat universitaire (Québec) ou encore entrepreneurship@UBC (Colombie-Britannique). Pour les phases de prédémarrage et démarrage de leur projet, les ingénieurs peuvent aussi se rapprocher des incubateurs pour bénéficier des conseils de professionnels et d’experts ainsi que de leur carnet d’adresses.

Si vous êtes intéressé par l’entrepreneuriat, mais pas encore prêt à faire le grand saut dans l’inconnu, pourquoi ne pas envisager – à court terme – l’intraprenariat. Proposer à votre employeur de développer un nouveau produit en interne vous permettrait peut-être de valider vos habiletés à devenir un futur entrepreneur…