Bien que la disparition des abeilles ne date pas d’hier, la prise de conscience de leur mortalité est relativement récente et d’autant plus nécessaire que les conséquences peuvent être dramatiques pour l’être humain. Alors que certains spécialistes assurent que plus de 50 % de notre alimentation dépend de l’apiculture, la technologie saura-t-elle endiguer ce fléau?
Une espèce en danger
Après 80 millions d’années passées sur Terre, les abeilles seraient-elles en train de tirer leur révérence? Depuis une dizaine d’années, le nombre de colonies d’abeilles à l’échelle mondiale diminue dangereusement dans les pays développés et industrialisés. Témoin clé des modifications de notre environnement, l’abeille en voie de disparition nous en dit long sur l’état de la biodiversité d’aujourd’hui. Pesticides, engrais, monoculture (nécessité d’avoir une variété de nectars), fauche abusive, varroa, frelon asiatique, champs électromagnétiques (perte du GPS interne de l’abeille) sont autant de facteurs nuisibles pour les abeilles, la pollinisation, la reproduction des plantes et le développement des fruits, l’alimentation d’une multitude d’animaux… et celle de l’homme. Comment réagissent les 8 483 apiculteurs canadiens? Comment va évoluer leur production de 34 241 tonnes métriques de miel (données de 2014)? Le Canadien pourra-t-il toujours consommer annuellement ses 820 g de miel?
Des mesures à prendre
Fort de ce constat et devant l’urgence de la situation, il est fondamental d’observer les abeilles et leur environnement afin de trouver les meilleures solutions possibles pour les protéger. Étant donné que les ruches d’un même apiculteur peuvent être espacées de plusieurs kilomètres, il faut pouvoir les surveiller à distance sans l’intervention directe de l’homme. Ainsi, leur observation nécessite l’identification – chaque abeille étudiée devra être identifiée à l’aide d’une puce RFID à laquelle est associé un identifiant unique – et la traçabilité, qui permettra d’étudier leur mode de vie, et notamment le temps hors de la ruche, la distance effectuée pour se rendre à une fleur, les différentes espèces de fleurs butinées, le retour (ou non) à la ruche. Les données collectées permettront ensuite d’étudier les changements environnementaux et l’évolution du comportement des abeilles.
Des technologies à intégrer
Ces défis ne peuvent être relevés sans l’intervention des nanotechnologies. Sur des circuits électroniques miniaturisés d’à peine quelques millimètres carrés seront intégrés différents systèmes miniatures tels que le tag RFID, le bio-logger ou encore le data-logger. Le système RFID (indentification par radio fréquence) transfert des informations pouvant être lues en volume (nombreux tags en vrac) et à distance non directe (tags cachés) sur lesquels d’autres indications peuvent être ajoutées ou effacées. Le bio-lagger, quant à lui, enregistre les données dites biologiques de l’abeille tels que l’oxygène, le gaz carbonique ou encore le taux d’humidité. Enfin, le data-logger enregistre différentes informations provenant de capteurs informant sur la température, la pression, l’humidité… Ainsi, il offre une traçabilité des conditions de transport des essaims lors de la transhumance par exemple. Point crucial pour éviter qu’une augmentation de la température ou un manque d’oxygène n’occasionnent la mort des abeilles.
S’il est mené dans le respect de l’homme et de son environnement, le recours aux technologies pourra non seulement apporter une solution viable à la surmortalité des abeilles, mais peut-être aussi permettre d’optimiser les cultures apicoles.
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