L’ingénieur de production gère le fonctionnement d’un ou de plusieurs ateliers de fabrication dans une entreprise industrielle. Son rôle : organiser, mettre en œuvre et optimiser la production, tout en veillant au respect du cahier des charges.
Ses responsabilités varient selon la taille et l’organisation de l’entreprise. Il peut être responsable de l’ensemble des produits, d’une gamme en particulier ou d’une étape du cycle industriel (assemblage, par exemple).
Le travail de ce professionnel se déroule avant, pendant et après le procédé de fabrication proprement dit. En amont, il analyse le dossier transmis par le bureau d’études, puis il participe à la définition des objectifs (coûts, qualité, délais), des méthodes et des moyens (matières premières, ressources humaines).
Lorsque la fabrication est engagée, il assure au quotidien un suivi des opérations et il encadre le personnel technique, de l’ouvrier au chef d’équipe. Dans les petites entreprises, il peut être amené à gérer des tâches de maintenance.
En aval, l’ingénieur production est chargé de développer des procédés pour mesurer et pour faire progresser la productivité de son atelier (rendement des machines, efficacité des équipes).
COMPÉTENCES PARTICULIÈRES
- Baccalauréat en génie industriel
- Le métier est ouvert aux débutants, mais une expérience de deux à trois ans en milieu industriel est appréciée
- L’inscription au tableau de l’ordre des ingénieurs professionnels de votre province est exigée pour exercer la profession à titre d’ingénieur (Ing.)
- Connaissance des technologies de l’entreprise et du fonctionnement de ses produits
- Capacité à gérer des équipes et à mener plusieurs projets en même temps, dans l’urgence et sous la pression
- Une maîtrise des outils de CAO (conception assistée par ordinateur) peut être demandée
- Bilinguisme français–anglais pour les professionnels du Québec
QUALITÉS PERSONNELLES
- Faire preuve de leadership
- Être méthodique
- Avoir le sens de l’organisation
- Être réactif
TÉMOIGNAGE D’UN PROFESSIONNEL
Entrevue avec SYLVAIN MONTEL, INGÉNIEUR-SUPERVISEUR CHEZ PRATT & WHITNEY CANADA
À l’époque où Sylvain Montel se formait au génie mécanique et de productique, il travaillait aussi en alternance pour implanter les chaînes de fabrication chez un grand équipementier automobile français. Aujourd’hui, cinq ans plus tard, c’est dans l’industrie aéronautique que sa carrière est en train de prendre son envol. Chez Pratt & Whitney Canada (PWC), l’ingénieur supervise une équipe chargée de la maintenance des moteurs pour avions légers.
COMMENT VOUS ÊTES-VOUS RETROUVÉ DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE ?
Français d’origine, je suis arrivé au Canada en 2003. Après sept mois de recherche d’emploi, j’ai travaillé comme directeur de projets dans une PME qui produisait des armoires électriques. En 2005, l’entreprise Pratt & Whitney Canada s’est lancée dans la conception de petits moteurs destinés aux avions-taxis, ou « very light jets ». Pour aborder ce marché à hauts volumes, ils ont souhaité mettre en place des outils de production issus du secteur de l’automobile. Grâce à mon expérience dans le domaine, je me suis fait embaucher comme ingénieur industriel. Un an plus tard, je suis passé superviseur.
JUSTEMENT, QUELLES SONT VOS FONCTIONS ACTUELLES ?
Je dirige une équipe de six spécialistes : trois assembleurs et trois inspecteurs. Notre métier consiste à assurer la maintenance de ces petits moteurs : désassemblage, inspection des pièces, réparation, réassemblage, tests et envoi chez le client. Je dois organiser le travail pour obtenir les meilleures cadences. À l’occasion, je m’occupe des problèmes éventuels qui influent sur les délais de livraison, comme l’approvisionnement des pièces, par exemple. Sans oublier la gestion « pure » du personnel : vacances, horaires, conflits…
AVEZ-VOUS BEAUCOUP D’INTERVENTIONS TECHNIQUES À EFFECTUER ?
Assez peu, au final… Dans le secteur de l’aéronautique, il y a énormément de procédures. En matière d’assemblage ou d’inspection, toutes les interventions sont régies par des documents certifiés. Je n’ai pas l’autorité de contredire ces protocoles. Mon rôle, c’est vraiment d’organiser la production et le travail des équipes. Je suis le facilitateur, le chef d’orchestre, et je trouve que c’est une tâche gratifiante. Il est très intéressant d’essayer d’instaurer une dynamique d’équipe et de relever des défis communs. D’ailleurs, dès le mois prochain, je vais prendre en charge un atelier de 25 personnes. Mon métier a changé, je suis devenu gestionnaire.