De l’agriculture aux recettes de cuisine en passant par les étiquettes, aucun pan de l’agroalimentaire n’est épargné par les innovations technologiques provenant notamment de la biotechnologie et de la nanotechnologie. Voyons comment le cultivateur, l’industriel, le cuisinier ou encore le consommateur tirent parti de ces avancées technologiques.
De la technologie dans nos champs
Devant la rareté des terres arables et la nécessité de nourrir une population mondiale en constante croissance, l’agriculture se doit d’innover tous azimuts : agriculture urbaine, mais aussi souterraine (fermes hydroponiques dans les anciens souterrains à Londres) nécessitant des prouesses technologiques. Par ailleurs, l’agriculture de précision connait un certain intérêt chez les cultivateurs et les éleveurs. C’est ainsi que, au Canada, 90 % des exploitations agricoles de plus de 10 000 acres utilisent l’audioguidage et le GPS et 50 % la cartographie SIG, sans compter celles qui utilisent des drones, des échantillonnages géoréféncés ou qui recourent à des applications (ex. : RAMAS développé par Resson, entreprise du Nouveau-Brunswick) qui, à partir de données recueillies sur l’état des cultures, recensent des anomalies, des plantes envahissantes, des maladies… Une meilleure rentabilité s’en suit, pour preuve : en 1981, le Canada produisait 7,3 millions de kilolitres de lait à partir de 1,8 million de vaches laitières, contre 8,4 millions de kilolitres en 2016 avec 939 071 vaches.
Des entreprises agroalimentaires toujours plus innovantes
Les industriels alimentaires recourent à la biotechnologie pour transformer certains gènes d’espèces végétales afin d’en améliorer la qualité – c’est ainsi que nous pouvons déguster du riz doré enrichi en vitamine A ou apprécier les pommes Artic qui ne brunissent pas, une fois coupées – et utilisent aussi la nanotechnologie pour travailler sur la denrée ou les matériaux à son contact – des nanocapteurs, par exemple, permettent de déceler des microbes ou des arômes liés à la maturité d’un fruit. Quant aux tests ADN, ils sont très utiles pour identifier des matières allergènes ou déceler des tentatives d’adultération de la part d’entreprises agroalimentaires peu scrupuleuses, qui feraient passer du cheval pour du bœuf. Et la conservation des aliments n’est pas en reste : le HPP (high pressure processing), appelé pasteurisation à froid, offre une plus longue conservation des aliments, une moindre détérioration des aliments grâce à la désactivation de certaines enzymes, et ce, sans modifier le goût et la texture.
Quand la techno est au service du consommateur
De la qualité de l’aliment, à son prix ou encore à sa façon de le cuisiner, les technologies répondent également présentes. Pour preuve : des micropuces dans les étiquettes pour savoir quand le produit se dégrade ou des capteurs interactifs pour diminuer le prix à mesure que la date de péremption approche. Pour terminer, nous ne pouvons pas parler technologie, sans évoquer la Toile; en effet, les sites Internet permettent de répondre aux nouvelles exigences des consommateurs. À ceux qui souhaitent consommer des produits locaux ou de saison (mouvement locavore), ils ne pourront qu’apprécier les sites les mettant en relation directe avec les producteurs. À ceux qui souhaitent avoir sur-le-champ une recette de cuisine pour des convives ayant un régime alimentaire sans gluten, ou végétarien, une rapide visite sur un site de cuisine, tel qu’AllRecipes, à partir d’un téléphone intelligent, et le tour est joué. À ceux qui sont allergiques aux gaspillages, ils ne pourront qu’apprécier les sites Internet offrant des réductions géolocalisées ou ceux, tels que LeftoverSwap, qui proposent des restes à des prix très compétitifs.
Comme toujours, les nouvelles technologies peuvent avoir tendance à cliver. Le sujet étant d’autant plus sensible dans le domaine alimentaire, les différents acteurs intégrant les nouvelles technologies se doivent d’être transparents, éthiques et pédagogues. À bon entendeur, salut!
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