Quand les GAFA (comprenez, Google, Apple, Facebook et Amazon) de ce monde se sont mis à investir des milliards dans les technologies de la réalité virtuelle, les entreprises et les consommateurs ont vite réalisé que se profilait à l’horizon une petite révolution. Quels sont les tenants et aboutissants de ce phénomène?
Notions et chiffres à connaître
Pour le commun des mortels, il n’est pas toujours évident de distinguer la réalité virtuelle (RV) de la réalité augmentée (RA). Le premier concept permet à l’utilisateur, muni d’un casque, de vivre une expérience totalement immersive qui le transporte dans un monde imaginaire en 3D dans lequel des images et des vidéos sont projetés et avec lesquelles il peut interagir. Quant à la RA, elle permet d’augmenter le monde réel par des informations virtuelles auxquelles l’utilisateur peut accéder grâce à des lunettes spécifiques, à un ordinateur ou encore à un téléphone intelligent. Le marché mondial de la RV est promu à une ascension fulgurante, à en croire l’étude menée par l’entreprise IDC, qui s’attend à ce que les revenus mondiaux de 3,3 milliards de dollars en 2015 passent à 100 milliards de dollars en 2020 avant d’atteindre 165 milliards de dollars en 2022. Si de tels chiffres sont possibles, c’est qu’aucun secteur d’activité n’est épargné par la RA.
La RV pour tous et pour le meilleur
Propulsé sur le devant de la scène grâce aux jeux vidéo, la RV concerne aujourd’hui tous les secteurs et toutes les disciplines : immobilier, santé, fabrication, aéronautique, ingénierie, défense, éducation, distribution… Ainsi, recourir à la RV pour la formation continue est bénéfique tant pour l’organisme (efficacité accrue avec moins de formateurs) que pour l’apprenant (plus grande motivation, meilleure rétention du savoir). De même, cette technologie est idéale pour concevoir des usines numériques et permettre ainsi aux ergonomes et aux concepteurs industriels d’identifier les difficultés que pourraient rencontrer les utilisateurs dans l’exécution de leurs tâches et d’y remédier, en amont, grâce à la simulation de l’environnement dans lequel prennent vie des mannequins virtuels. Dernier exemple de RV prometteur, les applications en 3D qui permettent soit d’améliorer les capacités perceptives et cognitives d’une personne et aussi de traiter des maladies neurologiques (le neurotracker) soit d’associer l’information provenant de stimulis sensoriels ou moteur au cerveau d’un patient pour améliorer la performance perceptivo-cognitive (le neurotuner).
Quid du spécialiste de la réalité virtuelle?
Qu’il travaille en laboratoire d’université, en entreprise ou encore dans une équipe de recherche, le spécialiste de la réalité virtuelle doit créer un monde virtuel – au moyen d’outils tels que des souris 3D, des gants de capture ou des casques de vision – dans lequel l’utilisateur sera immergé, éprouvera des sensations, aura une vision et interagira. Pour concevoir des illustrations et composer des effets spéciaux tout en soignant le rendu des couleurs ainsi que le mouvement des personnages, le spécialiste de la réalité virtuelle doit non seulement maîtriser les langages informatiques (C, C++, HTML, Java, JavaScript et VRML), les outils audiovisuels ainsi que les algorithmes de modélisation des mondes virtuels, mais avoir aussi un certain sens artistique, posséder des compétences en transmédia et multimédia et être passionné par l’interactivité.
Compte tenu de l’essor prévu du marché de la réalité virtuelle dans les années à venir, le spécialiste en RV risque de devenir une denrée rare. Les sociétés canadiennes de RV devront alors former des talents à l’université pour les embaucher par la suite, voire se regrouper entre elles si la pénurie de talents en RV devenait criante.
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