Tour de piste des innovations technologiques en Formule 1

Depuis des décennies, la Formule 1 joue véritablement un rôle de laboratoire d’essais. Que les innovations technologiques soient empruntées au domaine aérospatial ou développées pour cette discipline, elles ne sont que la réponse à un besoin de performance exprimé par les constructeurs pour monter sur la première marche du podium après chaque Grand Prix.

 

Parce que chaque innovation permet de gagner quelques millièmes de seconde sur son concurrent, les constructeurs travaillent plus que jamais de concert avec leurs fournisseurs pour obtenir un équipement toujours plus résistant, performant, petit ou encore sécuritaire :

  • Moteur: bien que décrié au moment de son introduction sur le circuit en 2014, le moteur V6 turbo hybride délivre une puissance incroyable, qui devrait atteindre 1 000 chevaux d’ici la fin 2020 par Mercedes.
  • Châssis : à la suite de l’accident de Watson au Grand Prix d’Italie duquel il sortit indemne de son monocoque en fibres de carbone, les détracteurs de ce matériau ont définitivement abandonné l’aluminium au profit de ce composite qui offre une innovation sécuritaire de taille, en raison des contraintes et charges réparties sur l’axe des filaments.
  • Transmission : grâce à la transmission semi-automatique, les pilotes peuvent utiliser les sept rapports avant de la boîte de vitesse en maintenant leurs mains sur le volant.
  • Fluides: le réservoir ne pouvant dépasser 105 kg, constructeurs et entreprises pétrolières collaborent pour offrir la meilleure quantité d’énergie par kilo. C’est ainsi que pendant quatre ans Petronas a développé pas moins de 200 carburants pour Mercedes. Par ailleurs, l’amélioration de la performance des liquides de refroidissement et des huiles a permis de réduire la taille des radiateurs de refroidissement et d’obtenir des gains sur le plan aérodynamique.
  • Freins: les voitures de Formule 1 passant près de 25 % du temps à ralentir, les innovations – mais aussi les réglementations – sur les freins sont permanentes : plus grande efficacité et fiabilité grâce aux freins au carbone (inspiré de l’aérospatial); récupération de l’énergie grâce au système de freinage électronique sur le train arrière (obligatoire depuis 2014); possibilité de modifier la répartition du freinage (avant, arrière) depuis le cockpit grâce à un système électronique; augmentation de la vitesse grâce à l’autorisation, depuis 2017, d’accroître l’épaisseur du disque (de 28 mn à 32 mm).
  • Pneus : plus rigides, larges et grands que les pneus de route, les pneus de Formule 1 ont aussi une durée de vie bien plus courte et doivent répondre à tous les types de surfaces. Fournisseur officiel des pneus pour les Grands Prix depuis 2011, Pirelli a décliné son offre allant du pneu hyper tendre (rose) au pneu pluie (bleu) en passant par le pneu dur (bleu glacé). Le nouveau fournisseur de pneus, dont l’appel d’offres a été lancé à l’été 2018 pour la saison 2020-2023 devra tenir compte d’une nouvelle contrainte réglementaire, à savoir le rétrécissement du pneu pour supprimer les enveloppes chauffantes.

 

Toutes ces innovations et prouesses technologiques seront-elles remises en cause, comme le craignent certains, avec la volonté de Liberty Media – nouveau propriétaire de la Formule 1 – de valoriser davantage le côté spectacle de ce sport?

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