Le paysan avec sa faux à la main ne sera bientôt plus qu’une image d’Épinal, le monde agricole étant entré de pleins pieds dans un univers où règnent désormais innovations technologiques, informatique, numérisation, intelligence artificielle, automatisation ou encore robotisation. En répondant aux enjeux économiques et environnementaux du XXIe siècle, cette révolution permet aussi aux agriculteurs de se libérer des tâches répétitives et fastidieuses afin de se concentrer sur des activités plus rentables, davantage tournées vers la gestion et la planification.
Voici quelques exemples de bénéfices apportés par les nouvelles technologies dans le secteur primaire :
- Contrôle de l’agriculture amélioré : à partir d’objets connectés, capteurs, stations météorologiques ou encore capteurs, les algorithmes seront en mesure d’analyser les sols et les exploitations agricoles afin d’y déceler d’éventuels microbes ou contamination. Des applications telles que VisioGreen ou Prospera permettent ainsi d’améliorer les récoltes et d’optimiser les surfaces cultivées.
- Prise de décision facilitée: l’agriculteur pourra opérer des choix d’autant plus éclairés que les recommandations des algorithmes de l’intelligence artificielle seront basées sur un maximum de données, lesquelles devront être collectées à partir de drones. C’est pourquoi PriceWaterCoopers s’attend à ce que le marché des drones à des fins agricoles dépasse les 30 milliards de dollars d’ici six ans. Des plateformes telles que Piloter sa ferme ou The Green Data facilitent la gestion administrative d’une exploitation, améliorant ainsi sa productivité.
- Prévisions affinées : les algorithmes de machine learning, moyennant la combinaison de données en temps réel (ensoleillement, irrigation…) et d’historiques, offriront aux exploitants agricoles de meilleures prédictions basées notamment sur des paramètres renseignés au préalable dans les applications, telles que Samsys ou aWhere.
- Tâches facilitées: grâce à la robotisation et à l’automatisation, les éleveurs ou les agriculteurs d’aujourd’hui effectuent moins de tâches ingrates, fastidieuses, fatigantes ou encore répétitives, telles que la traite des animaux, la distribution de nourriture au bétail ou encore l’arrosage des exploitations. Avec l’intelligence artificielle, un nouveau cap sera franchi. En effet, ils bénéficieront de suggestions et de conseils personnalisés afin de diminuer leurs coûts de production, d’améliorer leur productivité et de réduire leur empreinte carbone. D’après Tractica, le marché du matériel agricole « intelligent » devrait passer de 10 milliards $ en 2019 à plus de 74 milliards $ en 2024, soit un nombre d’équipements qui pourrait sextupler sur la même période pour atteindre 600 000.
Ce virage technologique emprunté depuis plusieurs années par nombre d’éleveurs ou d’exploitants agricoles est en passe d’atteindre une nouvelle étape importante avec l’intelligence artificielle. À ce stade, il est raisonnable de se demander si les hommes et les femmes du secteur primaire auront les moyens financiers de moderniser leurs équipements, malgré l’octroi de subventions par le ministère de l’Agriculture et l’intérêt grandissant des investisseurs pour ce secteur. Il est également logique de s’enquérir de la volonté et des aptitudes de ces mêmes hommes et femmes à utiliser des procédés techniques toujours plus modernes et déconnectés de leur cœur de métier.
- La basse technologie ou comment innover en respectant la nature et l’homme
- Cocktail d’innovations pour juguler la contrefaçon d’alcool
- Neom : projet d’un prince saoudien mégalomane ou visionnaire?
- Une industrie forestière appelée à miser sur les innovations technologiques
- Des innovations en architecture toujours plus surprenantes